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Phu Quoc : au détour d'une ruelle ou d'une piste


Vietnam / Phu Quoc / février 2017

Comme promis dans Phu Quoc : Doutes et rencontres culinaires, cette fois on parle un peu plus de nos visites et moins de nos estomacs !

La ville de Duong Dong, capitale de l’île, offre un joli centre-ville, un marché animé, un petit port de pêches, un joli temple… Et une bizarrerie !

« Une église », ou « un temple », hum… Non c’est trop kitsch.

Nous ne devons pas être au bon endroit… Et bien si ! Nous grimpons, seuls, dans cette étrange édifice :

Voici donc ce qu’est une église de la secte Cao Dai, qui vénère euh… Disons « le génie humain » !

Cette religion a pour objectif (comme finalement beaucoup d’autres) l’amélioration de l’Homme. Pour l’atteindre, elle fait une sorte de micmac entre le confucianisme, le taoïsme, le bouddhisme, et même un peu de christianisme. Elle chérit également des guides spirituels qu’elle va chercher dans un peu toutes les cultures. Pendant notre petit tour, nous avons ainsi croisé Confucius, Jésus, Bouddha, Mahomet, Shakespeare, Victor Hugo…

Après cette amusante escapade, nous choisissons sur la carte une plage, au Nord de Phu Quoc, qui n’est pas envahie de petits points d’ « intérêt » touristiques (restaurants et autres boutiques…).

Après une trentaine de minutes de route, nous prenons une piste poussiéreuse. Nous n’y croisons aucun touriste. Nous ne croisons, en fait, pas grand monde… Nous doutons un peu de notre inspiration.

Finalement, cahotant, brinquebalant, nous arrivons à un petit village de pêcheurs. Sympathique, mais comme souvent, des ordures traînent vraiment partout. Bon, après les habituels Hello et How are you? échangés avec les enfants, nous suivons un petit chemin qui longe les maisons et la plage, et laissons la moto à la dernière baraque du village pour continuer à pieds.

Après une dizaine de minutes de marche, une belle plage propre, quelques bateaux de pêcheurs. Tranquilles, tous les deux, pour un petit bain !

Mais à peine le temps de s’installer et de passer nos maillots, que nous entendons déjà le râle d’un moteur et distinguons des gerbes de sables. Ce n’est pas un, mais deux scooters. Des têtes dépassent à peine, ça glisse, ça dérape, et ça s’arrête juste à côté de nous ! Deux grands sourires, quatre yeux rieurs, plein de questions, mais très peu d’anglais.

On dessine et on écrit dans le sable pour échanger… Ces enfants sont en fait des ados de 14 et 15 ans ! Nous étions effectivement étonnés de voir des gamins de 10/12 ans conduire ces engins.

Qu’ils sont curieux ! Bruno se fait tirer les orteils pour les faire craquer et détendre son pied (on imagine), se fait attraper le gras du ventre (à peine un peu de peau). Nous devinons les explications du gamin : taper avec un bâton pourrait affermir la peau (ou dissoudre le gras pour ceux qui en auraient). Ils appuient curieux sur la peau du pied d’Anne-Tiphaine, se demandent si elle a, comme Bruno et sa barbe impressionnante, des poils sous les aisselles !

Bon elle repasse aussi son t-shirt devant les regards un peu trop appuyés du plus grand.

Enfin, ils sont rigolos, et repartent comme ils sont venus, après un départ hasardeux, s’empêtrant dans le sable.

Nous profitons un peu de la quiétude, le temps de voir rentrer des pêcheurs.

Bien sûr, on va jeter un petit coup d’œil ! Des coquillages, type bulot, escargot de mer… Et l’enfant caché d’une méduse et d’un oursin !

Si quelqu’un sait ce que c’est…

Finalement, en regardant la géolocalisation du téléphone, il semble que nous ne soyons pas à la plage que nous avions repérée (et que nous atteindrons jamais). Nous faisons donc machine arrière, pour explorer l’autre côté du village…

Une musique techno détonne ! Il suffira de quelques pas de danse ridicules pour attirer la sympathie du groupe nous invitant à boire des bières. Mais à peine le temps d’en boire deux gorgées, qu’on nous amène à l’arrière d’une maison sur pilotis pour embarquer (au sens littéral du terme) afin de nous faire découvrir le fleuve.

C’est parti pour une ballade…

Nous ne savons pas bien où nous allons, mais quel spectacle de voir s’éloigner le petit village et ses maisons sur l’eau pour s’avancer vers les mangroves !

Notre ami batelier nous arrête devant un ancien (ou non) point d’observation de l’armée, et nous grimpons au sommet pour profiter d’un instant de calme au dessus de la canopée.

Il nous fait aussi gouter quelques baies utilisées pour fabriquer de l’alcool.

Puis nous retournons au village. Toute la famille nous montre alors comment choisir le dîner du jour dans le petit bassin piscicole derrière la maison.

Bruno pousse un soupir de soulagement quand il comprend qu’on ne lui demande pas de descendre aussi dans l’eau croupissante.

Après des photos et des remerciements chaleureux, encore surpris par tant de gentillesse et de spontanéité, nous décidons tout de même de rentrer avant la nuit, car la route est aussi mauvaise que les feux de notre moto.

Décidément drôle de journée, mais le cœur est léger et la plage repérée sur Google.map est oubliée.


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