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Shimanami Kaido


On était comme à la maison dans notre petite villa traditionnelle, mais il faut bien partir, laisser la douce Onomichi et prendre la route, la mer, enfin les ponts pour continuer le voyage.

Le soleil se réveille à peine que nous enfourchons nos vélos, après un bon petit-déj, pour débuter notre aventure. De la préfecture d'Hiroshima dans la région du Chûgoku , nous rejoindrons la ville d'Imabari dans la grande île et région du Shikoku!

Nous passerons notre première et deuxième nuits sur l'île d'Omishima, dans la charmante auberge Ohana. Aller, c'est parti pour 100 km à vélo (en comptant nos détours)!

Premiers coup de pédales, l'excitation est là! Il y a des mois, assis dans notre canapé parisien, nous parlions de ce Shimanami Kaido, et nous rêvions de survoler la mer sur nos bicyclettes, cheveux dans le vent et le soleil sur nos visages...

Bon, le soleil est derrière les nuages, nos cheveux sont coincés dans le k-way bien serré et c'est dans la grisaille et sous quelques gouttes que nous passons les premiers ponts. Certes, les paysages sont sûrement moins épatants avec cette lumière, mais, nous sommes heureux. La pluie est rafraîchissante et nous avons droit à quelques éclaircies.

Les montées en spirale à l'approche des ponts semblent vouloir égarer nos sens et notre orientation; d'un côté la colline nous protège et de l'autre la végétation nous bloque la vue, comme pour ménager le suspens. Et l'effet est réussi, c'est un peu magique de découvrir le panorama lorsqu'on arrive enfin au bout de la spirale (je m'excuse auprès des matheux).

Le pont suspendu est majestueux, haut au-dessus de la mer, fier. Il nous interdit de se refuser à lui et nous invite à partir à la découverte de la prochaine île!

(Oui, oui je sais que certains y pensent et nous aussi, on aimerait bien avoir un log pose...)

Néanmoins, enthousiasme ou pas, une averse nous arrête dans un embarcadère, puis une seconde dans un onsen. On nous offre le thé, des sourires amusés, nous profitons, nous nous délassons, et enfin une éclaircie.

Nous repartons, et quoi de mieux pour profiter du soleil qu'une petite glace! La région étant célèbre pour ses mandarines et citrons, nous nous arrêtons chez un glacier artisanal spécialisé dans les agrumes pour une pause douceur!

Hop, nous repartons, nous enfourchons nos bécanes, et nous voici sur les routes, à glisser sur l'asphalte tels des... et m¤r$%!

Profitant que Bruno soit occupé à regarder la mer, un trottoir vicieux l'a envoyé dans le caniveau! Anne-Tiphaine s'assure que les égratignures sur les mains ne sont pas graves, avant de se moquer joyeusement.

Nous "soignons" rapidement les mains sanguinolentes, et nous posons les vélos pour grimper une petite colline, misant sur le hasard pour une jolie découverte.

Encore un peu de vélo, quelques lacets dans la bucolique verdure et nous arrivons à notre première étape.

Ohana guesthouse nous accueille dans son ambiance baba-cool! Nous nous sentons bien, tant mieux car nous y passerons deux nuits.

Une bonne douche et on salive déjà en pensant au restaurant conseillé par notre hôte (accessoirement le seul endroit pour manger le soir dans le coin)! C'est l'heure de partir, mais plus d'espèce, il faut retirer; le propriétaire nous confirme que le restaurant ne prendra pas la carte... Et c'est là que commence notre quête d'affamés, tous les distributeurs que nous trouvons n'acceptent pas notre carte, la poste est fermée, la banque du coin ne fait pas de change, ouf, un petit supermarché... Qui n'accepte pas les CB non plus! Nous vidons nos poches, yokatta! De quoi acheter un bento que nous partagerons dans la chambre. Puis une bonne nuit de repos.

En ce deuxième jour, nous sommes détendus, au programme découverte du coin et l'île aux lapins! D'abord un saut à la poste, ouf, notre carte est enfin acceptée. La poste, on a tous à y gagner.

Mais avant de rejoindre les rongeurs, nous retournons sur nos pas pour visiter le temple du village que nous avions croisé à notre arrivée la veille.

Nous nous rendons enfin à l'embarcadère, nous achetons nos billets pour nous et nos vélos, deux sachets de graines pour lapins, un peu de patience et nous embarquons avec quelques touristes japonais et des locaux. Mais pour la découverte de cette drôle d'île, c'est un autre article.

Au retour, à peine sortis du bateau, Bruno se rend compte d'une crevaison... Le soleil va se coucher, et comment dire? De nuit, sur des routes sans éclairage, à pousser nos vélos sur des kilomètres...En plus, c'était notre dernière chance pour tester le p'tit resto près de l'auberge!

Ho une mini camionnette arrive, il n'y en aura peut-être pas d'autre! Bruno se lance en japonais, et avec les mains!! Le conducteur comprend notre détresse, ouf!

Ontoni arigotoo gozaimasu! Nous chargeons les vélos dans la remorque, nous sautons dedans : voilà le meilleur taxi du monde!

Nous avons bien mérité un peu de réconfort; à peine arrivés au village, nous ne perdons pas de temps, nous remercions bien notre chauffeur du jour, posons les vélos, et vite au resto car il ferme tôt. Et c'est la régalade!

Puis une bonne nuit de sommeil. Au matin, Bruno pousse son vélo jusqu'à la petite boutique de location à une dizaine de minutes de marche. Le vélo est échangé, sans problème et sans frais. Nous voilà repartis sur les routes, et les ponts! Le soleil ne nous quitte plus pour les 40 kilomètres restants, nous profitons de superbes vues, et arrive la dernière côte, la dernière spirale, et le dernier pont de notre aventure. Comme s'il ne voulait pas laisser partir ses cyclistes, ce dernier pont est le plus long, mais a bien une fin.

Nous saluons le Shimanami Kaido, heureux et un peu tristes que l'aventure se finisse déjà. Bon, il faut tout de même aller rendre les vélos à Imabari, puis nous prendrons un train pour Matsuyama et son célèbre Dogo onsen, qui a inspiré les bains du Voyage de Chihiro!

Nous avons hâte de se plonger dans un bon bain revigorant!


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